jeudi 18 octobre 2007

III. Les frontières du Royaume Khmer à l'époque angkorienne

III.- À l’époque angkorienne les frontières du royaume khmer sont étendues et fixées pour six siècles.- (du IXè au XIVè siècle)

Nous venons de voir comment l’unification définitive du Cambodge de terre avec le Cambodge de l’eau fut réalisée par Jayavarman II en 802.

Nous avons vu également que cette restauration de l’unité du Cambodge n’était que l’affirmation de la vitalité d’une population khmère qui, depuis des siècles, marquait le pays de sa présence.

Dès le règne de Jayavarman II, l’agrandissement du royaume khmer est noté par tous les historiens. Cet accroissement est prouvé par deux inscriptions signées dans l’ouvrage d’A. Migot. L’une concerne l’érection d’un sanctuaire civaïste au Phnom Bayang dans la région de Chau-Doc, à l’extrême sud du Tchen-La d’eau, dans l’actuelle Cochinchine. L’autre est une inscription bouddhique de 886, découverte au nord-ouest de Oubon, tout au Nord du Bassac, dans l’actuel Laos, elle mentionne (p.12) Indravarman comme souverain. Or, il s’agissait là d’une région faisant partie du Tchen-La de terre. L’unification des deux Tchen-La (p.13) progressait donc à grands pas.

Avec Jayavarman II l’histoire du Cambodge entre également dans la “glorieuse période d’Angkor”.

Dans un article publié par “Réalités Cambodgiennes” sous le titre de “La Monarchie Cambodgienne”, Samdech Preah Norodom Sihanouk, écrit: “Jayavarman II réussit néanmoins à réunifier le royaume, reconquiert l’indépendance nationale, et installe la royauté khmère dans la région d’Angkor.”

Cette période qui commence à partir de l’année 802 (intronisation de Jayavarman II) dure plus de six siècles.

Ses deux plus grands rois seront Suryavarman II (1113-1150) et Jayavarman VII (1181-1200). Sous leurs règnes, le Cambodge atteindra son apogée.

Samdech Preah Norodom Sihanouk évoque, dans l’article précité, la grande figure de ces deux glorieux souverains:

“Suryavarman II mena les armées khmères plus loin qu’elles n’avaient jamais été. Les rois des autres pays, qu’il désirait subjuguer, il les vit venir portant le tribut. Il allait lui-même dans le pays de ses ennemis et il éclipsa la gloire du victorieux Raghu (ancêtre de Rama).”
“La grande extension de la souveraineté cambodgienne sur la péninsule indochinoise, au milieu du XIIe siècle, est enregistrée par “l’histoire des Song ”,

selon laquelle le Cambodge est limitrophe des frontières méridionales du Champa au Nord, de la mer à l’Est, du royaume de Pagan à l’Ouest, et du Grahi (dans la région de Ch’aiya et de la baie de Bandou sur la côte orientale de la péninsule malaise) au midi.

Jayavarman VII fit du Champa une province khmère (1203-1220).

Il recula également vers le Nord et l’Ouest les limites de son empire, qui s’étendit jusqu’à Vientiane; il conquit presque toute la Thaïlande actuelle, une partie de la péninsule malaise et de la Birmanie.”

Pendant la glorieuse période d’Angkor, le Cambodge, selon les historiens, aurait compté au moins dix millions d’habitants.

Du règne de Jayavarman VII, nous pouvons citer encore ce qu’en rapporte Dauphin Meunier (p.17), qui s’appuie sur les auteurs autorisés tels que Moura et Coedès: “Par sa mère, Jayavarman VII le victorieux (1181-1201) se rattachait à la dynastie pré-angkorienne; par son père, il descendait du fondateur de la dynastie de Mahidharapura. En lui, se combinèrent en quelque sorte les vertus héroïques de l’une et de l’autre.

Sous son règne, le Cambodge atteignit sans doute sa plus grande expansion territoriale, puisqu’il couvrait, indépendamment du pays khmer, le Champa, les territoires actuels du Laos et de la Thaïlande, une partie de la Péninsule malaise (jusqu’à l’isthme de Kra) et de la Birmanie (entre les fleuves Salwan et Irawadi). C’est ce qui explique que dans l’armée khmère, conduite en 1207 contre le Viêtnam, il y avait des contingents thaïs et Birmans.

Moura, quant à lui, écrivait: “L’ancien royaume khmer, au temps de son plus grand éclat s’étendait du 9è degré de latitude Nord jusqu’au 15è”, c’est à dire depuis la mer de Chine jusqu’au petit État de Korat inclusivement.

La Cochinchine française tout entière était cambodgien-ne alors.

L’influence politique et la domination des Khmers s'exerçaient sur plusieurs États du Laos, voir même jusqu’au Siam.

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