IV. Les Khmers Krom à l'époque actuelle

IV. - LES KHMERS KROM A L’ÉPOQUE ACTUELLE

Le programme d’assimilation, de refoulement ou d’extinction de la population cambodgienne de Cochinchine connut un temps d’arrêt pendant l’occupation française. Il fut repris et appliqué plus rigoureusement que jamais après le départ des Français.

Ceux-ci ont livré ces Cambodgiens aux Viêtnamiens, passant outre aux revendications légitimes du Cambodge, en signant, le 16 août 1955, la convention franco-viêtnamienne qui impose la nationalité viêtnamienne aux Cambodgiens de Cochinchine.

Dans l’élimination des Khmers de Cochinchine, une grave responsabilité incombe à la France qui s'était déclarée puissance protectrice du Cambodge.

Le gouvernement de Saïgon, suivant la politique des anciens empereurs d’Annam, a pris des mesures qui sont autant d'exactions à l’encontre des Cambodgiens: viêtnamisation de tous les Khmers nés en Cochinchine, viêtnamisation de tous les noms Khmers (décret du 29-8-1956), restriction de l’enseignement du cambodgien. A ces mesures s’ajoutent les arrestations arbitraires et même les assassinats (Aide mémoire du gouvernement khmer, p. 10 à 14).

Fuyant ces exactions, des milliers des Khmers de Cochinchine se sont rendus au Cambodge pour solliciter des mesures de protections.

En mars 1961, l’exode se chiffrait ainsi:
- province de Takéo 1.432
- province de Kampot 517
- province de Kampong-Cham 142
- province de Svay-Rieng 124
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Au total 2.215 personnes

En août 1961, il atteignait 2.846. Il continue depuis.

Tout en maintenant ses réserves quant aux droits du Viêtnam sur les terres khmères de Cochinchine, le Cambodge a proposé un règlement provisoire du sort des Cambodgiens de l’ex-Cochinchine, en demandant l’intervention des institutions de l’O.N.U., celle en particulier du Haut-Commissariat général aux réfugiés, pour que les négociations soient ouvertes avec le gouvernement du Sud-Viêtnam en vue de fixer le statut de la communauté khmère vivant sur des terres qui lui appartiennent depuis des millénaires.