jeudi 18 octobre 2007

I. De la préhistoire ...

I/. DE LA PRÉHISTOIRE A LA PÉRIODE D’UNIFICATION

Dans leur ensemble, historiens et archéologues admet-tent qu’à l’époque néolithique ou époque de la pierre polie, le groupe “Môn-khmer” occupait la péninsule indochinoise. La race khmère existerait donc depuis environ vingt siècles avant J.-C.

Ce groupe Môn-khmer s’établit dans le bassin des trois fleuves: Mékong, Ménam et Irawadi.

Dans son “Histoire du Cambodge”, M. Dauphin Meu-nier, vice-président de la Société française de géographie économique, après avoir puisé dans les textes de l'École française d’Extrême Orient, écrit à propos de la préhistoire khmère:

“Les Cambodgiens ou, comme ils se nomment eux-mêmes, les Khmers, forment un groupe austro-asiatique établi en Indochine depuis l’époque néolithique, quelques vingt siècles avant notre ère. Ce groupe a encore des représentants en Basse - Birmanie et dans la Chaîne anna-mitique; l’élément mongolique y est d’apport très récent.
“Des peuples indochinois, le peuple khmer est celui qui est le plus ancien occupant de son habitat actuel; ce ne sera que des millénaires plus tard, au XIIIè siècle de notre ère, qu'attirés par les deltas et par la mer et chassés de Chine par les Mongols, apparaîtront les Viêtnamiens, les Thaïs et les Birmans qui repousseront devant eux les Khmers et leurs proches parents, les Môns du Ménam et de l’Irawadi”.


Dans son ouvrage qui fait autorité “Angkor, hommes et pierres”, l’éminent archéologue Bernard Phillip Gros-lier, l’héritier des pionniers de l’archéologie khmère, an-cien secrétaire général de l'École française d’Extrême-Orient (1950-1954) donne des précisions sur les deux cadres, géographiques et historiques, de la formation du royaume du Cambodge. La structure physique du Cambodge.

La structure physique du Cambodge, géographiquement formé par deux parties, une partie montagneuses s’étendant au Nord des Dangrèk et une partie inondée s’étendant au sud de la Chaîne annamitique et de la Chaîne des Dangrèk, région que les archéologues appellent “le bas-pays”, le prédestine à être un carrefour de l’Asie.

On peut encore constater, du Phnom Koulèn, les traces des vagues de la mer qui rongèrent les pierres de toute la partie montagneuse des Dangrèk. Ainsi le “bas-pays” était, à l’origine, un véritable golfe au pied des Dangrèk. C’est le travail de la mer qui fit ressortir des terres le bloc de pierre géant, haut de vingt mètres environ, situé au sommet de Phnom Koulén et dont le faîte est taillé à l’image du “Bou-ddha en position de nirvarna” (la mort).

C’est le Mékong qui a bâti le Cambodge actuel et le Kampuchea-Krom (ex-Cochinchine) par ses alluvions fer-tiles.

Écoutons ce qu’en dit B.P. Groslier:
“Le Cambodge consiste essentiellement en un socle primaire cristallin recouvert d’un manteau gréseux. Contre ce môle vinrent déferler les vagues himâlayennes, mais à bout de force, qui ne purent le recouvrir et durent le contourner de part et d'autre, l’enferment dans un demi-cercle de montagnes: massif des Cardamones, chaîne des Dangrèk, rebord occidental du plateau moï. La mer envahit par la suite tout le bas-pays formant un vaste golfe au pied même des Dangrèk... le Mékong est un formidable bâtisseur. Précipitant un lent exhaussement du socle indochinois, il a peu à peu comblé ce golfe, façonnant de ses boues molles et de ses alluvions fertiles le Cambodge et la Cochinchine actuelle.”

Décrivant les impératifs géographiques du Cambodge, Groslier écrit:

“Sa structure physique comme son climat, tracent les grandes lignes de son destin...” et plus loin: “Le Cambodge est enfin un carrefour. Nœud des voies terrestres vers le Siam, au-delà, la Birmanie, puis l’Indes, vers la côte orientale et le continent chinois; débouché du Laos, il s’avance encore par son extrémité méridionale au cœur de la mère de Chine, qu’il contrôle un peu comme la botte italienne de la Méditerranée.
“Aucun autre pays indochinois n’offrait autant d’avan-tages et les Khmers utilisèrent ces dons naturels pour édi-fier la plus brillante des civilisations qui ont fleuri dans les mers du Sud.”


Cette description juste et frappante fait ressortir les im-pératifs géographiques du Cambodge d’autrefois avec ses frontières naturelles très étendues.

C’est donc dans le bassin des trois grands fleuves, le Mékong,, le Ménam et l’Irawadi, que le groupe Môn-khmer s’établit. Quant aux Annamites et aux Thaïs, ils se formaient dans les deltas du Fleuve rouge et du Fleuve bleu.

B.P. Groslier dit à ce propos:
“C’est ainsi que dans le sud de l’Indochine, parallèlement aux Annamites et aux Thaïs qui se formaient dans les deltas du Fleuve rouge et du Fleuve bleu, le groupe Môn-khmer se développent dans les bassins du Mékong, du Ménam et de l’Irawadi... ”

Dans son volume “Les Khmers, des origines d’Angkor au Cambodge d’aujourd’hui”, André Migot donne une description des frontières du Cambodge d’autrefois: “...il (le Cambodge) débordait largement celle (l’étendue) à laquelle il est réduit aujourd’hui, puisqu’il comprenait la presqu’île cochinchinoise, actuel Sud-Viêtnam, une partie du Viêtnam central et de la Thaïlande”.

A. Migot reproduit une intéressante carte historique et archéologique de l’Indochine au XIè, XIIè, et XIIIè siècle qui montre un vaste “Empire Khmers-Kambujadeca” occupant presque toute la péninsule indochinoise et une partie du territoire siamois.

A. Migot en donne la description suivante:
“Une carte physique de la péninsule indochinoise montre au premier coup d'œil que son ossature est constituée par une longue arrête montagneuse, la Chaîne anna-mitique. Née des puissants massifs du Haut Tonkin, du Yunnan et de la Birmanie, bastion avancé de l’Himalaya oriental et des plateaux tibétains, elle forme l’épine dorsale de la péninsule, dominant de son relief imposant, de ses sommets dont certains dépassent 2.000 m. d’altitude, la longue et pittoresque côte d’Annam, pour se perdre dans le plateau du Darlac et les promontoires rocheux du cap Varella, du cap Padaran et du cap Saint-Jacques, non loin de Saïgon, où elle s'abîme dans la mer de Chine.”

Dans la suite de son ouvrage, A. Migot expose la diffé-rence qui existe entre le pays viêtnamien et le pays khmer. Il dit que ce milieu géographique n’est pas un simple accident géographique. Cette Chaîne annamitique sépare en effet deux régions d’étendue très inégale, différant totalement par la population, leur langue, leur culture, leur religion. “Deux mondes, dit A. Migot, que l’on peut appeler schématiquement indien et chinois. Si le Viêtnam appartient au monde chinois, le pays khmer c’est le monde indien.”

Ce cadre géographique a donc rapport avec le cadre politique et social. Aux commencements de l’histoire, ce furent les impératifs géographiques qui formèrent un peuple, une civilisation. Toute cette partie sud de ce “bastion avancé” de l’Asie du Sud-Est, qu’est la presqu’île indochinoise, est peuplée par une race dite khmère, comme elle l’est au Nord par une race viêtnamienne d’origine chinoise et par une race thaïe de même origine. La Chaîne annamitique, le Ménam et la mer de Chine encadrent la position géographique de l'ancien Cambodge.

De leurs études, les archéologues ont déduit que c’est vers le premier siècle de l’ère chrétienne que le groupe môn-khmer a subi des influences indiennes. De ces apports indiens (période d’indianisation), qui s’ajoutaient aux apports mongoliques, est issue la civilisation indo-môn-khmère.

Vers l’an 50 an, l’avènement de la Kaundinya apporta un souffle nouveau à la civilisation indo-môn-khmère.

Nous arrivons ensuite à la période “proto-khmère” qui rayonna durant plusieurs siècles (du IIè au VIè).

La civilisation “proto-khmère” est marquée par prodigieux développement du Bas-Cambodge (Cochinchine) qui eut un port important à Oc-Eo, où touchaient des bateaux des navigateurs des plus lointaines côtes d’Asie et probab-lement d’Afrique.

De plus, Oc-Eo fut non seulement un port, mais aussi une véritable cité maritime qui a été mise à jour et étudiée par les archéologues de l'École française d’Extrême Orient. Elle représente incontestablement le témoignage le plus au-thentique de l’appartenance de la Cochinchine au royaume khmer.

Alors qu’Oc-Eo connaissait un tel rayonnement, “Prey-Nokor”, la “Forêt royale” des monarques khmers, occupait l’emplacement de la ville actuelle de Saigon. Prey-Nokor était la résidence des rois khmers depuis le IIIè siècle avant J.-C. Sylvestre, dans un livre consacré à l’empire d’Annam, avance, en s’étayant de l’autorité d’Aymônier et de Francis Garnier que:

“Le roi Aschay fut dépossédé par les Khmers vers 289 avant J.-C. et que les Chams, établis dans le pays de Kuk-Tholok, c’est à dire au Cambodge dispersés et vaincus, se retirèrent au sud.
“Plus tard, les conquérants descendirent eux-mêmes jusqu’aux limites de l’estuaire... Un roi khmer fut installé à Saigon et le nom que prit alors la capitale, Prey-Nokor” la Forêt royale “indique assez bien l’état des lieux.”


Quand à Oc-Eo, il conserva sa brillante civilisation durant quatre siècles, du IIè au VIè. Dauphin Meunier reprenant Louis Malleret, écrit à ce sujet que “le principal port du royaume était à Oc-Eo, au sud du Phnom Bathé en Cochinchine, sur une station néolithique déjà connue des navigateurs indiens."

Ce port recevait non seulement des jonques venues de Chine, de Malaisie et de l’Inde mais aussi de Holandia où de gros vaisseaux de charge affrétés par les marchands des provinces de l’empire romain limitrophe de la Mer rouge. On a, en effet, découvert à Oc-Eo, à côté de sceaux portant des inscriptions sanskrites, une médaille d’or datée de 152, à l’effigie de l’empereur romain Antonin et des intailles de provenance méditerranéenne.

Le “Journal d'Extrême-Orient” dans son numéro du 24 avril 1962, a publié un communiqué officiel dans lequel les autorités viêtnamiennes du Kiên-Giang qualifient Oc-Eo la “Venise de l’Asie”. Ainsi, les Annamites eux-mêmes reconnaissent les réalités historiques de cette région du Cambodge appelée jadis le Fou-Nan. Ce communiqué exprime ainsi la splendeur et la prospérité de la civilisation khmère de ce temps:

“Oc-Eo est une région dépendant de la province de Kiên-Giang, au pied de la montagne Ba-thê et au Sud-Est.
"Selon l’archéologue L. Malleret, Oc-Eo aurait été auparavant une citée, peut-être même la capitale du pays Fou-Nan".

A l’heure actuelle, ce n’est plus qu’une colline de forme rectangulaire de 3 km de long sur 1 km, 500 de large, soit environ 450 hectares, c’est-à-dire la moitié de la superficie d’Angkor-Thom.

Selon les recherches de M. Malleret, Oc-Eo peut être appelée la Venise de l'Asie, une citée engloutie sous les eaux, aux maisons bâties en matériaux légers et en rangées disposées en fonction d’une hydrographie naturelle ou artificielle. Çà et là se trouvaient des temples en pierre ou en brique donc il ne reste plus à présent que quelques fondations enfouies sous plusieurs couches de terre.

Grâce à des recherches persévérantes, l’archéologue a pu trouver des instruments en pierre polie, des poteries, des milliers de perles de collier en verre ou en pierre précieuse, de nombreuses gravures et fétiches en étain, des objets en fer et 1.300 objets en or pesant 1.120 grammes...

Certaines tablettes sont gravées en caractères pali et, grâce à elles, on a pu savoir que la civilisation de Oc-Eo existait entre les IIè et IIIè siècles et qu’elle avait atteint sa pleine prospérité entre le IVè et Vè siècle.

La civilisation de Oc-Eo est formée d’une fusion de nombreuses autres civilisations dont la première, la plus importante, a été, semble-t-il, fondée par un groupe d’hommes “d’origine indonésienne”. Puis un certain nombre de commerçants de l’Inde laissèrent de profondes traces de civilisation indienne dans le pays de Phu-Nan, l’Inde elle-même devait fournir d’importantes quantités de matières premières pour permettre à Oc-Eo de fabriquer des objets d’industrie et d’art dont nous venons de parler.

Un système presque suffisant de canaux permettait au peuple du Phu-Nan de disposer de l’eau nécessaire à l’irrigation agricole.

Un nombre incalculable de poteries, parfois rustiques, parfois artistiques, témoignaient l’expansion de l’artisanat. L’industrie du fer et de l’étain avait également atteint un degré de développement non négligeable, et les produits délicats fabriqués par des chaudronniers, des décorateurs et des sculpteurs apportent la preuve du niveau culturel relativement élevé d’une société organisée et versée dans les arts.

Cependant, l’agriculture et l’industrie n’auraient pas suffi à apporter une telle prospérité à Oc-Eo s’il n’y avait eu ce facteur fondamental consistant dans les relations com-merciales avec les pays voisins. A cette époque, Oc-Eo, distante du golfe de Thaïlande de 11 kilomètres (actuelle-ment 25 km, en raison du retrait constant des eaux), était un port de commerce reliant le golfe et le fleuve Mékong par de nombreux canaux. Oc-Eo se situait d’ailleurs au carrefour des routes entre la Chine, l'Inde et les pays occi-dentaux. De nombreux objets trouvés dans les lieux le montrent: L. Malleret y a découvert des médailles de Rome, une tablette d’or frappée à l’effigie d’Antonin le Pieux datant de l’année 152, et une autre figurante Marc Aurèle... (D’après Tiêng Dôi Miên Nam)”.

D’après les recherches évoquées dans ce communiqué et les récits des voyageurs chinois, Oc-Eo s’était développée non seulement sur le plan commercial mais aussi dans les domaines artisanal et agricole.

Les récits des envoyés chinois mentionnent que “les rois khmers dirigent habilement la politique agricole du Fou-Nan”. L’agriculture est très développée surtout dans le bas-pays (Cochinchine) où la terre est très fertile. Les rois y font construire des barrages et creuser des canaux. Leurs œuvres existent encore actuellement en Cochinchine.

Dauphin Meunier, résumant les travaux des spécialis-tes et plus spécialement ceux de L. Malleret, le découvreur d'Oc-Eo, écrit encore au sujet de la civilisation proto-khmère:

“L’agriculture était florissante. Les rois veillaient à la construction et à l’entretient des réservoirs d’eau et de canaux pour l’irrigation des rizières. Ils transformèrent la Basse-Cochinchine d’un cloaque de boue molle en une terre au limon fertile, en faisant creuser sur plus de 200 kilomètres des collecteurs d’eau et évacuer vers la mer les eaux mortes.”

De ce qui précède, on peut donc conclure que les Kh-mers ont habité et mis en valeur le Bas-Cambodge depuis le premier siècle de l’ère chrétienne.

Quant à Saïgon ou Prey-Nokor (en Khmer, la Forêt royale) elle fut fondée environ deux siècles avant J.-C. Ce serait aux environs de l’année 289 avant J.-C. que les rois khmers s’y installèrent d’après “l’Empire d’Annam” de Sylvestre.

Cependant du Ie au VIè siècle, le territoire qui consti-tuera le royaume du Cambodge se divisait en deux parties: le Fou-Nan au sud, sur la partie inondée de la future Cochinchine et le Tchen-La au Nord, sur le moyen bassin du Mékong.

En expliquant la formation du royaume khmer, B.P. Groslier dans “Angkor, hommes et pierre” (page 9), donne les précisions suivantes sur la naissance des deux États hindouisés, ancêtres du Cambodge actuel :

- En ce qui concerne le Fou-Nan
“Au centre même de l’ère d’expansion indienne, l’Indochine méridionale devint le siège du plus puissant des États hindouisés: le Fou-Nan. Du IIè au VIè siècle, ce royaume occupera en gros l’emplacement du Cambodge méridional et de la Cochinchine actuels, étendant progres-sivement son influence au Siam, à la Malaisie et mêmes aux côtes lointaines de Java et de la Birmanie. Sa popula-tion môn-khmère subit profondément l'empreinte indienne. C'est dans ce creuset founanais que se fondirent éléments indigènes et apports indiens pour former une civilisation originale dont les Khmers hériteront et qu’ils porteront à son apogée.”

- A propos du Tchen-La
“Parallèlement au Fou-Nan se développait un autre royaume hindouisé, le Tchen-La, centré sur le moyen bassin du Mékong. Ce fut le siècle de la principauté des Kambuja auxquels le Cambodge doit son nom. Il n’est pas pos-sible que son fond ethnique, bien que Môn-Khmer, ait été légèrement différent de celui du Fou-Nan. En tout cas, les habitants du Tchen-La évoluèrent dans un milieu autre, moins exposés à l’influence indienne. Cette dualité originelle persistera longtemps dans la civilisation khmère issue de la fusion du Fou-Nan et du Tchen-La.”

Les précisions de B.P. Groslier sur la formation des deux États khmers sont très importantes pour notre étude. Elles précisent l’origine du terme “khmer” d’une part et celle du terme “Kambuja” de l’autre. Elles expliquent en même temps l’origine de la souche cambodgienne actuelle.

D’après B.P. Groslier, le Fou-Nan est habité par la population khmère tandis que le Tchen-La était le siège de la principauté des “Kambuja”. Les deux États frères ont subit les même influences indiennes. Ils sont tous les deux des “États hindouisés”. Cependant, comme dit encore Groslier, le Môn- khmer du Fou-Nan a subi d’une façon très profonde l’empreinte indienne, alors que les “Kambuja” du Tchen-La, bien que “Môn-khmers” également, ont leur fond ethnique légèrement différent de celui des habitants du Fou-Nan.

Par conséquent, la souche khmère, produit de métissage entre les Môn-khmer et l’Hindou a son origine au Fou-Nan (tout le Bas-Cambodge, c’est-à-dire la Cochinchine, plus une partie des provinces actuelles du Sud).

Quant à la souche “Kambuja”, produit de métissage entre les “Môn-khmer mongolique” et le “Kambuja venu de l’Inde”, son origine est au Tchen-La.

Par la suite, le groupe “indo-môn-khmer” du Fou-Nan subira l’influence très marquée de la Chine. Ainsi la population de la partie centrale du Cambodge actuel et de toute la Cochinchine a une origine ethnique plus complexe que ses frères du Nord, cette origine était la souche “sino-indo-môn-khmère.”

Groslier a constaté la différence entre les gens du Fou-Nan et ceux de Tchen-La. Actuellement encore on constate, bien qu’elle soit légère, l’affinité ethnique différente des Khmers de Stung-Treng, de Kratié, de Siemréap, de Kampong-Thom d’une part et des Khmer-Krom de Cochinchine, de Svay-Rieng, de Takeo ou de Kampot d’autre part. Tandis que les Khmers du centre, de Kampong-Cham et Kandal par exemple, sont un peu issus d’une fusion entre les souches du Fou-Nan (groupe sino-indo-môn khmer) et les souches “Kambuja” du Tchen-La.

Cette différence, de nos jours peu marquée, se manifeste dans l’accent du langage et dans la mentalité des populations issues de l’un ou de l’autre groupe ethnique originel.

Quelle que soit la différence des origines ethniques, l’ensemble forme aujourd’hui le “Khmer” ou, en français le “Cambodgien”.

Il faut simplement noter que le mot “Khmer” provient de “Môn khmer”, ou “Khmer du Fou-Nan”, que le terme “Cambodgien” vient de “Kampuchéa” dérivant de “Kambuja” du Tchen-La.

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